Le maréchal d’Estrées remet aux moines de la Chartreuse de Vauvert, à Paris, un manuscrit révélant la formule d’un « élixir » (contenant la quasi-totalité des plantes médicinales de l’époque), dont nul ne sait l’origine.
L’apothicaire de la Grande-Chartreuse, Frère Jérôme Maubec, est chargé de l’étudier. Il parvient à fixer définitivement la formule de ce qui devient l’Elixir Végétal de la Grande-Chartreuse.
La Chartreuse Verte, 55° dite « Liqueur de santé », est mise au point. Son succès est immédiat, mais limité à la région dauphinoise.
La formule de la Chartreuse Verte sera adaptée pour produire une liqueur plus douce et moins alcoolisée, la « Chartreuse Jaune », rapidement surnommée « la Reine des Liqueurs ».
Les chartreux sont expulsés de France. Ils emportent leur secret et implantent une distillerie à Tarragone en Espagne pour la fabrication de la liqueur. Liqueur qu’ils fabriqueront également à Marseille dés 1921 et jusqu’en 1929, sous le nom de « Tarragone ».
Ils reviendront en France une vingtaine d’années plus tard, dans leur ancienne distillerie de Fourvoirie, sur la commune de St Laurent du Pont, proche du Monastère de la Grande Chartreuse.
Les bâtiments de Fourvoirie sont détruits en 1935 par un éboulement de terrain. La fabrication est alors transférée à Voiron, après le travail de sélection des plantes effectué à l’intérieur même du Monastère.
La règlementation de 2014 impose aux Chartreux de déménager la distillerie dans un site plus sécurisé, après 80 années de production au centre ville de Voiron. C’est le site d’Aiguenoire, au coeur du massif de Chartreuse, à Entre Deux Guiers, que la nouvelle distillerie a été construite.
C’est le retour des Chartreux et de la Chartreuse en Chartreuse !
Le site touristique des Caves à Voiron reste ouvert au grand public et après une fermeture pour de longs travaux, réouvre à l’été 2022 avec une toute nouvelle muséographie.