Dès les premières neiges et avant même l’ouverture des stations, trépignant d’impatience, Grenoblois et Chambériens déballent leur panoplie le week-end venu (raquettes, skis de randonnée, luges) et investissent les pentes tout juste blanchies. Les plus motivés y
puisent leur plein d’énergie avant leur journée de travail ou entre midi et deux. Huit stations-villages animent la saison d’hiver en Chartreuse, offrant un éventail varié de pistes pour le skieur alpin, de boucles pour l’amateur de ski de fond et d’itinéraires pour le randonneur en raquettes ou à peaux de phoque. Six écoles de ski opèrent sur
l’ensemble du massif pour permettre aux petits et grands de s’initier ou se perfectionner aux techniques de glisse.
Au coeur du massif et à quelques encablures du Monastère de la Grande Chartreuse, le village animé de St Pierre de Chartreuse est aussi la plus grande station du territoire. A l’échelle chartrousine, autrement dit, humaine. Car les usines à ski ne font pas partie du paysage et la course au kilomètre n’est pas d’actualité. Ce qui n’ampute en rien la qualité du ski, qui plus est à petit prix. Le télésiège de la Combe de l’Ours permet d’avaler un dénivelé de près de 700
mètres sur les 900 offerts au total depuis La Scia (1789 m), point culminant du domaine. De là partent certains skieurs de randonnée
expérimentés pour le col de Bellefont (1902 m), tandis que les débutants se familiarisent à la pratique et s’entraînent à la recherche de victimes d’avalanche à l’Espace ski de randonnée de la station, aux côtés des amateurs de hors-pistes.
Quant au secteur du Planolet, « il jouit d’un très bon enneigement grâce à son orientation nord-ouest », raconte Bastien, skieur voironnais chevronné de 27 ans et fidèle des lieux. Le domaine possède aussi
un stade de bosses inauguré en février 2018, accessible à tous. « En France, l’un des rares stades de bosses de cette qualité ouvert au public » selon les mots du Grenoblois Guilbaut Colas, meilleur
français de ski de bosses jusqu’en 2014.
Dans la station du Désert d’Entremont, plus au nord, Geneviève s’apprête à retrouver les enfants à qui elle tend les perches chaque hiver. « Les familles reviennent. Elles apprécient de skier sans
faire la queue aux remontées. Certains matins, on peut avoir les pistes pour soi ». Celle que tous nomment Ginou aide les plus petits à prendre le téléski pour la première fois. « Quand ils ont passé leur étoile, ils reviennent tous fiers nous la montrer.
C’est des moments de partage qu’on ne vit pas dans les grandes stations », ajoute la perchman. De part et d’autre de St Pierre de Chartreuse et du Désert, côté Savoie au nord et Isère au sud, les
petites stations familiales du Granier et des Egaux offrent un cadre idéal pour apprendre le ski dans une atmosphère conviviale et sécurisante, à seulement 25 kilomètres de Chambéry ou de Grenoble.
Plus à l’ouest, au bout d’une route sinueuse aux allures de bout du monde, 35 kilomètres de pistes sont tracés et damés pour le fondeur, en skate ou en alternatif, sur le site nordique de la Ruchère.
A travers une forêt de conifères, le skieur rejoindra la prairie des Riondettes et, avec un peu plus d’effort, la magnifique clairière d’Arpison. Pendant ce temps, on s’affaire au Col de Porte et au Col
de Marcieu pour vérifier le bon fonctionnement des équipements. Ces deux sites, très prisés des habitants de la vallée et de l’agglomération
grenobloise, offrent une panoplie complète d’activités pour les familles dans un paysage grandiose : du ski pour débuter tranquillement
avec des tapis ou des téléskis faciles, des pistes de luges pour des descentes endiablées, des itinéraires de raquettes, ski de fond ou ski de randonnée pour délasser les parents pendant que les enfants parcourent le slalom ou les jeux installés par les moniteurs. Au pied de la grande pente de Chamechaude, point culminant du massif,
le Col de Porte (1326 m) bénéficie d’un enneigement exceptionnel tout l’hiver. Non loin, la petite station du Sappey – la plus proche de Grenoble – comble petits et téméraires grâce à son fil neige ou ses
pistes techniques, dont une noire non damée.
Quant au Col de Marcieu, situé sous les superbes parois calcaires de l’Aulp du Seuil, « il est aujourd’hui l’un des plus grands domaines de l’Isère dédié à la luge avec quatre pistes et deux tapis remonte-pentes » précise Valérie Lasibille, directrice de la station.